Mécanisme

Le rôle du système immunitaire est de reconnaître les substances nocives (antigènes) comme les virus par exemple, puis de produire des anticorps, immunoglobulines, et des globules blancs, lymphocytes, pour les combattre. Dans le cas de l’allergie, ce mécanisme se déclenche face à une molécule inoffensive, traitée comme un antigène. Le danger ne vient plus de l’intrus mais de la réaction allergique. Il existe cinq sortes d’allergies (respiratoire, cutanée, oculaire, alimentaire et choc anaphylactique) qui, en raison de notre mode de vie moderne, se multiplient: on estime qu’en 2015, un Européen sur deux sera touché.

Classification des allergies

Type 1- allergie immédiate

Elle se produit en deux étapes: une phase de sensibilisation, sans symptôme, et une réaction allergique avec des manifestations se répétant à chaque contact avec l’allergène responsable de la réaction. Les symptômes apparaissent dans les secondes ou les minutes qui suivent ce contact.

Lors du premier contact avec l’allergène, l’organisme déclenche la fabrication d’anticorps spécifiques, les immunoglobines E (IgE), répartis dans tout l’organisme par la circulation sanguine. Les IgE se fixent sur des récepteurs adaptés: les mastocytes, présents dans la peau et les muqueuses, et les granulocytes basophiles, présents dans le sang. Cette phase est le plus souvent progressive.

La réaction allergique : En cas de nouveau contact, les mastocytes et les basophiles, porteuses d’anticorps E, réagissent en libérant des substances pro-inflammatoires et délétères comme l’histamine, principale responsable des manifestations allergiques.

Exemples : La rhinite allergique, l’asthme, l’allergie aux acariens.

L’allergie de type II – allergie cytotoxique

Elle est liée à la production d’autres anticorps, les immunoglobulines G (lgG) et M (lgM). Les symptômes apparaissent au bout de quelques heures.

Mécanisme : Les anticorps, fabriqués au contact d’un antigène (ou allergène), se fixent sur certaines cellules et entraînent leur destruction, d’où le terme d’hypersensibilité cytotoxique.

Exemples : Hémolyse du nouveau-né

Une femme peut avoir un rhésus (Rh) négatif (sang dépourvu d’antigène D), tandis que son fœtus est Rh +. Lors de la première grossesse, il n’y a pas de problème, la mère n’étant pas immunisée contre l’antigène D. Toutefois, au moment de l’accouchement, quand les deux sangs entrent en contact, son organisme va produire des immunoglobines G (lgG) pour lutter contre l’intrus. Si, lors de la grossesse suivante, le fœtus est encore Rh+, les IgC, vont traverser la barrière placentaire et se fixer sur les globules rouges du fœtus pour les détruire. Ce qui provoque une simple jaunisse ou nécessite des transfusions in utero pour sauver le bébé.

L’allergie de type III

L’antigène est ici un microbe, un micro-organisme inhalé (moisissure par exemple) ou provient de l’organisme: le système immunitaire, déréglé, fabrique des IgC contre certains tissus.

Mécanisme : Les antigènes circulent dans le sang et s’unissent avec les IgC pour former des complexes immuns, toxiques pour les cellules. Il en résulte des lésions tissulaires, une activation du complément (élément essentiel du système humoral de défense contre les agents infectieux) et des réactions inflammatoires destructrices engendrant des thromboses (formation de caillot) locales.

Exemples : maladie du poumon du fermier, lupus érythémateux disséminé.

L’allergie de type IV – allergie retardée

Contrairement aux précédentes, elle ne repose pas sur des anticorps mais sur une réponse cellulaire résultant d’une réaction entre un antigène, des lymphocytes T présents dans les tissus, la circulation sanguine et le système lymphatique. Les symptômes apparaissent au moins 12 h après le contact et durent plus longtemps que ceux d’une allergie immédiate.

Mécanisme : Au premier contact, l’allergène se fixe sur des cellules de la peau : kératinocyte, macrophage ou cellule de Langherans. Cette dernière, ayant identifié l’intrus, informe l’organisme de sa présence par le biais des lymphocytes. Si le terrain est propice à l’allergie, les lymphocytes mémoire vont peupler tous les ganglions de l’organisme et rester en veille.

La réaction allergique : Au contact suivant, les lymphocytes sensibilisés migrent vers la peau et attaquent l’ennemi en créant des lésions dans l’épaisseur du derme. Ce processus engendre une arrivée massive de lymphocytes, cause d’importantes lésions cutanées.

Exemples : Eczéma de contact, rejet de greffe.

Tous ces types d’allergies peuvent se combiner chez une même personne.

Les effets de l’histamine

L’histamine libérée dans l’organisme est responsable de la plupart des symptômes allergiques, dont ceux du rhume des foins (écoulement nasal, éternuement, etc). Elle engendre une vasodilatation (dilatation des vaisseaux sanguins) provoquant:

  • des rougeurs (cas de l’urticaire, par exemple).
  • une augmentation de la perméabilité des vaisseaux à l’origine de gonflements (œdèmes), fréquents dans les allergies alimentaires.
  • une contraction musculaire des bronchioles, provoquant des difficultés respiratoires typiques de l’asthme.
  • la libération d’autres substances qui augmentent et pérennisent les manifestations allergiques. Comme l’histamine joue un rôle dans le maintien de l’éveil, les médicaments anti-histaminiques peuvent provoquer une diminution de la vigilance.

Il est donc fortement déconseillé de conduire, et de boire de l’alcool, lors du traitement.

Les différents allergènes

  • Les allergènes aériens (pneuma 1-lergènes) sont présents dans l’air ambiant (pollen, acariens, poils d’animaux …).
  • Les allergènes alimentaires (trophallergènes, du grec trophe, nourriture) sont présents dans la nourriture (arachide par exemple).
  • Les allergènes de contact sont les matières chimiques ou naturelles susceptibles de provoquer une allergie par simple contact (lessives, métaux, cosmétiques, plantes …).
  • Les allergènes médicamenteux (antibiotiques, anti-inflammatoires, anesthésiants, produits de contraste …) peuvent provoquer une réaction allergique quelque soit leur mode d’administration.

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